Le Socialisme n’est pas une question d’efficacité

by | Jan 26, 2021 | Français

Le Socialisme se concentre sur le concept de «justice sociale», ou dans des termes plus appropriés, la «justice socialiste». Il ne s’agit pas de construire une société prospère ou de minimiser les conflits entre individus.

Les socialistes, essentiellement, veulent prendre le contrôle des moyens de production et veulent créer un état immense qui aura un contrôle absolu sur tous les aspects de la société, à travers cet état, ils veulent promouvoir l’égalité, car c’est ce qu’ils croient être juste. Les défenseurs de ce système ne se soucient pas de la prospérité, de l’humanité ou de la qualité de vie (même s’ils disent qu’ils le font, la plupart du temps, dans les démocraties, pour gagner des votes afin d’accéder au pouvoir). Leur seul objectif est de mettre en œuvre leur système de justice socialiste, quelles que soient les conséquences qu’un tel système aura. L’économie planifiée et la société planifiée du Socialisme ne cherchent pas à améliorer la vie des êtres humains ; c’est un outil pour mettre en œuvre la justice socialiste, dont le noyau est l’égalitarisme.

L’utilitarisme, sur son concept traditionnel du plus grand bien, est un concept faible, en vérité, la valeur est subjective pour chaque individu. Ce qui est mieux pour vous, peut-être, ne sera pas mieux pour quelqu’un d’autre, mais considérons la prospérité comme la base de l’utilitarisme, étant donné que la plupart des gens semblent avoir cette idée que plus il y a de prospérité dans une société, meilleure est celle-ci. Dans une perspective utilitariste, le Socialisme a échoué dans des dizaines de pays où il a été implanté, comme le Cambodge, le Venezuela, la Russie soviétique, Cuba, l’Iran, la Corée du Nord, l’Allemagne de l’Est, la Chine, le Vietnam, la Roumanie, la Yougoslavie etc.

Mais le monde dans lequel nous vivons n’est ni noir ni blanc, il est plein de nuances, et nous pouvons également observer que plus un pays commence à adopter des mesures socialistes, c’est à dire des interventions gouvernementales dans l’économie au lieu d’une économie de marché, le plus pauvre cette société devient. Même si le PIB n’est pas une formule parfaite, car il prend en compte les dépenses publiques, prenons le PIB (PPA) par habitant à parité du pouvoir d’achat, car il nous permettra de mieux comprendre combien d’argent serait nécessaire pour acheter les mêmes articles dans deux pays différents. Nous analyserons, dans cet exemple, deux pays voisins du continent européen :

 

La France est plus pauvre que sa voisine, la Suisse, quand l’on observe le PIB (PPA) des deux pays. Une autre analyse qui peut être faite est celle de la Liberté Économique Générale entre la France et la Suisse. La France est un pays beaucoup moins axé sur le marché que la Suisse. Cela signifie que les bureaucrates, législateurs et technocrates ont plus de pouvoir pour s’immiscer dans la production économique en France qu’en Suisse, ce qui rend la France plus pauvre et moins efficace que la Suisse.

Le système socialiste n’a jamais été mis en place dans le but d’une meilleure efficacité, pour accroître la prospérité des individus ou pour réduire les conflits. Il s’agissait toujours de mettre en œuvre ce système de justice dans lequel les gens n’auront pas de classes sociales différentes, où les travailleurs ne seront pas « opprimés » (selon la pensée socialiste – qui est subjective) par la « bourgeoisie », les propriétaires des moyens de production – même si pour mettre en œuvre cela, une oppression constante est nécessaire.

 

Le mythe de l’inégalité

Les socialistes ont créé ce mantra qui est répété à maintes reprises suggérant que l’inégalité est la source de tous les maux de la société. Ils ont toujours ignoré que le monde est devenu un endroit moins misérable et que les gens ont commencé à mieux vivre depuis l’avènement de l’économie de marché. Ils ont toujours considéré l’économie comme un jeu à somme nulle, dans lequel une personne doit perdre pour qu’une autre gagne et que la seule chose juste à faire est de diviser ce gâteau de manière égale – une grave erreur. En fait, l’économie n’est pas un gâteau de taille limité : c’est un gâteau dont la pâte grossit ou rétrécit, une fois que nous produisons plus de pâte à gâteau ou une fois que nous en détruisons plus.

Pour que le gâteau grandisse, nous devons produire plus de biens et de services qui nous sont utiles. L’utilité, comme indiqué ci-dessus, est subjective et non objective, car les gens ont des besoins différents, qui sont temporels, et une économie de marché est le meilleur moyen de cultiver cette pâte à gâteau. Avec une économie de marché, le gâteau grandit et, par conséquent, plus de gens peuvent avoir plus de gâteau, même s’il n’est pas divisé également. Cela signifie : dans une économie de marché, il y aura des pauvres et des riches, mais la différence est que les pauvres auront plus de gâteau et les riches aussi. Dans un modèle économique plus socialiste, avec une liberté économique moindre, la pâte à gâteau rétrécira et le gâteau sera divisé plus également, mais tout le monde finira par avoir moins de quantité de gâteau, donc les gens seront plus pauvres.

Pour mieux visualiser cette idée, observez le graphique suivant avec deux sociétés hypothétiques :

Nous pouvons observer qu’il existe deux types de sociétés, une société égalitaire, où les salaires sont plus égaux et une société orientée vers le marché où les inégalités salariales sont plus élevées. Nous pouvons également observer dans ce graphique que les personnes les plus pauvres de la société orientée vers le marché sont en fait plus riches que les personnes les plus riches de la société égalitaire en moyenne, ce qui signifie que la société orientée vers le marché est plus efficace pour créer de la richesse et que l’inégalité n’est pas réellement un problème. Dans les paragraphes suivants, nous verrons d’autres exemples avec des données réelles.

L’inégalité des revenus n’est pas liée à la pauvreté et cela peut être prouvé en observant l’indice de Gini, la mesure utilisée pour les inégalités économiques, pour analyser cela. Plus le coefficient de Gini est bas, plus l’égalité des revenus des citoyens d’un pays est grande en ce qui concerne leurs salaires. L’indice de Gini mesure jusqu’à quel point la distribution des revenus entre les individus ou les ménages au sein d’une économie diffère d’une distribution parfaitement égale. Un indice de Gini de 0 représente une égalité parfaite et un indice de Gini de 100 représente une inégalité parfaite.

Selon les données de 2016 de la Banque mondiale, l’Ukraine (25) était le pays le plus égalitaire d’Europe, mais c’était aussi l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Les Etats-Unis (41,1) sont presque aussi égaux que l’Iran (40) et la Turquie (41,9), mais les citoyens américains sont beaucoup plus riches que le Turc ou l’Iranien moyen. Le Libéria (35,3), un des pays les plus pauvres du monde, est presque aussi égal que le Royaume-Uni (34,8).

En analysant ces données, nous pouvons observer que la prospérité est liée à la quantité de de richesse produite dans un pays, non pas une répartition égale de la richesse ou un salaire égal. Et c’est quelque chose que les socialistes ignorent. Dans la mentalité socialiste, il est plus important d’atteindre l’idéal de justice socialiste que de lutter contre la pauvreté pour améliorer la qualité de vie des individus.

 

Le côté obscur de la justice socialiste

La justice socialiste consiste à imposer une société planifiée au niveau central où tout le monde sera égal (même si cela n’est même pas possible), quels que soient les résultats ou les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif. Historiquement, nous avons vu que même les génocides sont justifiés pour imposer ce système totalitaire. Karl Marx, l’un des principaux penseurs de l’idéologie socialiste, pensait qu’un conflit de classe était nécessaire pour mettre en œuvre un tel système. Des personnalités comme Lénine, Pol Pot, Staline, Fidel Castro, Mao et plusieurs autres personnages socialistes ne craignaient pas d’exterminer des millions de personnes pour essayer d’atteindre l’idéal de justice socialiste.

Pour en revenir au sujet de l’efficacité de ces sociétés sous ces régimes socialistes, nous pouvons voir qu’elles ont affamés leurs populations, abaissés leurs niveaux de vie, par rapport aux nations non socialistes, les ont enfermées à l’intérieur des pays pour qu’elles ne puissent pas s’échapper et les ont fait vivre dans la peur et la surveillance constante (nous n’oublierons jamais le mur de Berlin et les gens qui tentaient constamment de fuir l’Allemagne de l’Est). 

En Russie soviétique, comme c’est le cas aujourd’hui au Venezuela et à Cuba, les étagères vides dans les supermarchés et les produits rares font partie de la réalité. Au même moment, la classe dirigeante vit souvent avec beaucoup de luxe. Comment oublier les Rolex de Fidel Castro, les voitures sportives des chefs suprêmes nord-coréens ou les privilèges dont jouissent Nicolas Maduro et sa famille ? L’égalité pour toi, mais pas pour moi. 

Nos sociétés actuelles ne sont pas l’idéal du libre marché, mais elles sont toujours orientées vers le marché. Cela signifie que nous sommes relativement libres d’échanger et de produire ce que nous voulons, de nous servir les uns les autres (comme nous sommes le marché) et que les choix de production ne sont pas faits par des politiciens, des bureaucrates ou des technocrates – même s’ils interfèrent beaucoup plus aujourd’hui qu’ils ne le faisaient il y a 100 ans dans de nombreux pays occidentaux. Plus nos sociétés sont orientées vers le marché (vers nous mêmes), plus nous sommes libres ne nous servir les uns les autres, en échangeant les biens que nous produisons ou les services que nous rendons.