Exerçons-nous à prendre le train vers la Liberté

by | Mar 1, 2024 | Français

Javier Milei a maintenant été élu depuis un trimestre et le monde entier a pu voir à quel point il parle avec force. Fortement, à deux égards. Dans son choix de mots, d’abord. Il est probablement le premier président d’un pays significatif à nommer les gauchistes pour ce qu’ils sont vraiment : le Mal. Mais plus important encore, plus pertinent pour cet article, Javier Milei est fort dans ses paroles par la solidité de ses arguments. Et il est facile de le constater : très peu de personnes osent contester ses idées, très peu oseront contre-argumenter sur l’inflation, par exemple.

Très probablement, très peu de présidents, de tout parti et de tout pays, seraient capables d’articuler des arguments similaires, de manière aussi rationnelle que le fait Milei. Ce n’est pas surprenant de la part des politiciens. Mais est-ce que n’importe quel leader libertarien pourrait égaler Milei ? En particulier, est-ce que n’importe quel leader du Parti Libertarien serait capable de rivaliser – pour ne pas dire de battre – Javier Milei en rationalité, en audace, en argumentation solide ? J’en doute. J’en doute par expérience. Bien sûr, je serais plus que heureux d’être prouvé faux. Mais pour les besoins de cet article, supposons que je n’ai pas tort, ou du moins que nous avons encore du chemin à parcourir.

À ce stade, on peut se demander pourquoi je prends Javier Milei comme exemple, comme référence. Permettez-moi de clarifier les choses, je ne considère pas Javier Milei comme la référence ultime en termes d’idées libertariennes. Il y a de nombreux domaines où il est en contradiction avec les principes fondamentaux de la doctrine libertarienne. À bien des égards, il se révèle davantage comme un économiste autrichien presque conservateur que ce à quoi on s’attendrait d’un détenteur du drapeau de Gadsden. Mais cela est plutôt marginal pour le propos. Le point, c’est que, dans l’ensemble, il s’est exposé aux Argentins comme un libertarien assez fort. Même s’il n’est pas parfait, Milei s’est montré capable de faire face aux politiciens, aux journalistes, aux challengers avec une grande assurance.

La pertinence avec assurance, voilà l’exemple que nous devons rattraper, reproduire partout. La visibilité de Milei dans les médias mondiaux a évidemment ouvert une large fenêtre de communication pour nous tous. Peu importe le destin de Milei lui-même, qu’il réussisse ou non, nous lui devons et nous devons à nos géants ancêtres – Molinari, Mises, Rothbard – de saisir l’instant et de parler. Fort et clair.

Beaucoup d’entre nous ont une expérience limitée de l’exposition publique. Certes, il peut encore y avoir des progrès à faire pour devenir ou surpasser Javier Milei. Mais au-delà des équipes actuelles, nous devons être plus. Il doit y en avoir plus d’entre nous. Beaucoup, beaucoup plus, partout. Nous devons former plus de Milei.

Nous devons former beaucoup plus de personnes à prendre le train de la Liberté – un clin d’œil évident à La Grève (“Atlas Shrugged”). Nous devons développer un réseau de formateurs, former des instructeurs et plus encore, afin que plus d’entre nous soient capables de propager la doctrine – pour une – et d’être de vrais leaders pour leur organisation, capables de parler largement.

Quand je dis que nous devons être formés, revenons à Milei. Sur n’importe quelle question ou défi, il sait quoi répondre, avec des données à l’appui ou avec une citation pour illustrer. En Italie, il se retrouve ainsi confronté : Vous réduisez les dépenses publiques, alors que nous, en Europe, nous dépensons de plus en plus ! Comment se fait-il ? Milei répond : Et où la croissance est-elle la plus faible ? Réponse : en Europe. Milei gagne alors avec un sourire.

Ceci n’est certainement qu’un exemple limité, mineur, mais au moins je peux partager un exemple concret que j’ai co-développé avec mon ami Laurent Seiter. Pour les francophones, nous avons développé une série de 31 vidéos (ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PLo-2gJXRQglGzvByOh5QAX17T7Tpq3-sB) qui couvre le – presque – spectre complet de la doctrine austro-libertarienne de manière accessible – du moins tel était l’intention. Jusqu’à présent, nous avons reçu des réactions plutôt positives. Bien sûr, ce n’est pas parfait, ce n’est pas une formation pour les instructeurs, c’est en français, ce n’est qu’une étape. Mais les chiffres montrent que cela répond à la demande.

Ainsi, j’aimerais appeler quiconque lit cet article, quiconque se soucie de faire croître nos effectifs alors que la fenêtre Milei est toujours ouverte, soit de me contacter pour toute initiative du genre à développer, soit d’aller et de développer du matériel de formation fortement mûri et aligné sur la doctrine. Aller former.

Le point, c’est de faire attention : Tout cela ne concerne pas seulement le développement d’une éducation libertarienne. Il s’agit de développer une formation libertarienne forte. Forte à la fois dans les mots et dans la solidité. Très.

Pour résumer notre besoin crucial d’éducation, permettez-moi de citer Murray Rothbard dans L’Éthique de la Liberté :

 

« Mais il convient de souligner que les idées ne flottent pas d’elles-mêmes dans le vide ; elles n’ont d’influence que dans la mesure où elles sont adoptées et présentées par des personnes. Pour que l’idée de liberté triomphe, il doit y avoir un groupe actif de libertariens dévoués, des personnes connaissant la liberté et prêtes à diffuser le message à d’autres. En bref, il doit y avoir un mouvement libertarien actif et conscient. Cela peut sembler évident, mais beaucoup de libertariens ont curieusement hésité à se considérer comme faisant partie d’un mouvement conscient et continu, ou à s’impliquer dans l’activité du mouvement. »

Vive la Liberté, Bordel !

 

 

 

Attribution d’image – Auteur : La Libertad Avanza – Titre : La Libertad Avanza lanzamiento –

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