Avoir des enfants est-il un acte d’agression ?

by | Jun 26, 2024 | Français

Récemment, j’ai vu des commentaires sur les réseaux sociaux affirmant que le fait d’avoir des enfants viole le principe de non-agression et que cela constitue une action autoritaire. Cette opinion peut sembler illogique pour beaucoup. Cependant, ce n’est pas la première fois que je rencontre de tels arguments. Ce qui m’a particulièrement surpris et motivé à écrire cet article, c’est la difficulté qu’avaient certaines personnes à contrer cet argument fallacieux et, plus inquiétant encore, la manière dont certains étaient persuadées par son postulat initial.

L’argument selon lequel naître sans consentement est autoritaire peut être examiné en termes de cohérence logique et de potentielles erreurs de raisonnement. Voici quelques points illustrant pourquoi cet argument pourrait être considéré comme fallacieux :

1- Erreur de catégorie : Le concept de « consentement » suppose l’existence d’une entité consciente et capable de prendre des décisions. Avant la conception, une personne n’existe pas et ne peut donc pas consentir ou refuser son consentement. Appliquer le concept de consentement à un état de non-existence est donc une erreur de catégorie.

2- Non sequitur : La conclusion (naître sans consentement est autoritaire) ne découle pas logiquement de la prémisse (on ne peut pas consentir à naître). L’autoritarisme implique généralement l’exercice de l’autorité ou du pouvoir d’une manière qui limite la liberté ou l’autonomie personnelle. La naissance elle-même, en tant que processus naturel, n’implique pas l’exercice de l’autorité ou du pouvoir en ce sens.

3- Fausse analogie : Comparer la naissance à des actions autoritaires crée une fausse analogie. Les actions autoritaires impliquent généralement des individus existants ayant la capacité de prendre des décisions et d’être autonomes, tandis que la naissance concerne la venue au monde d’un nouvel individu, qui n’avait auparavant aucune capacité de consentement ou d’autonomie puisqu’il n’existait pas.

4- Reductio ad Absurdum : Si nous acceptons l’argument selon lequel naître sans consentement est autoritaire, cela mène à des conclusions absurdes. Selon cette logique, chaque événement naturel impliquant des humains sans leur consentement préalable (comme grandir, vieillir ou mourir naturellement) pourrait être considéré comme autoritaire, ce qui dilue le sens de l’autoritarisme.

Dans la théorie libertarienne, les droits sont considérés comme des droits naturels s’appliquant universellement à tous les êtres humains. Cette théorie, fondée sur les principes de la propriété de soi et de la non-agression, affirme que chaque individu possède des droits inhérents. Un être non existant, tel qu’une personne potentielle qui n’existe pas encore, où la conception n’a même pas eu lieu, ne peut être considéré comme un individu et par conséquent ne peut posséder de droits. Cette personne potentielle n’a pas d’existence ni la capacité de posséder son corps sous quelque forme que ce soit avant d’être conçue. Par conséquent, il ne peut y avoir d’agression envers un être non existant, car ils n’existent pas pour être affectés. Les droits ne sont conférés aux individus qu’une fois qu’ils viennent à l’existence, marquant le début de leur droit aux droits.